Grade 9 AMU1O: La diversité fait l’unité

Introduction

Résumé

J’entends ou je n’entends pas. Je vois ou je ne vois pas. Je bouge ou je ne bouge pas.
Mais je ressens toujours!

Plusieurs personnes doivent composer avec des handicaps dans leur vie quotidienne, mais cela n’altère en rien leur contribution sociale. Pensons à Beethoven, par exemple, qui a composé sa  9e symphonie lorsqu’il était atteint de surdité.

Cette leçon veut faire découvrir à l’élève différentes perspectives face aux handicaps et l’encourager à apprécier et à respecter la diversité tant à l’école que dans la société en général. Par l’intermédiaire d’activités musicales de simulation, d’une analyse critique et d’une production créative, l’élève acquiert une plus grande appréciation et une sensibilisation face aux personnes ayant des handicaps.

Liens avec la sensibilisation à l’accessibilité : Les grandes idées

Cette leçon est axée sur les messages suivants :

  • Des élèves ont parfois besoin d’une aide, d’une technologie ou d’un matériel particuliers pour apprendre.
  • Les élèves ont besoin de recevoir de l’information sur divers handicaps et de comprendre qu’il est difficile de vivre avec un handicap. Pour faire cet apprentissage, il leur faut comprendre que chaque personne a des dons particuliers à partager et sa propre contribution à apporter à la société.
  • L’accessibilité, c’est l’ensemble des moyens qui permettent aux individus de réaliser tout leur potentiel.
  • Un obstacle, c’est toute chose qui empêche une personne de participer pleinement à tous les aspects de la société en raison de son handicap.
  • Certains handicaps sont visibles, et d’autres sont invisibles.

Considérations

Éléments à considérer lors de la planification

Étant donné la nature inclusive de l’accessibilité et conformément aux pratiques exemplaires en matière de pédagogie, les leçons et l’enseignement doivent prévoir un continuum de mesures de soutien destinées à l’ensemble des élèves, y compris celles et ceux qui bénéficient de mesures d’accessibilité ou qui ont des besoins particuliers. La matrice de tous les programmes-cadres révisés énumère les éléments à prendre en considération pour planifier les leçons et l’enseignement, y compris la conception universelle de l’enseignement, la différenciation pédagogique, l’équité et l’inclusion, la perspective des Premières nations, des Métis et des Inuits ainsi que les moyens de répondre aux besoins particuliers des élèves en difficulté ou bénéficiant des programmes d’actualisation linguistique en français ou d’appui aux nouveaux arrivants. Pour en savoir plus sur ces éléments et sur des sujets connexes, consultez la section Accessibilité+.

Liens avec la communauté

Les relations avec les parents, les membres de la communauté scolaire au sens large, les organismes et institutions, les services sociaux, les organismes communautaires ainsi que les sociétés et les entreprises locales offrent de belles occasions d’appuyer la sensibilisation à l’accessibilité chez les élèves. Les partenaires communautaires peuvent avoir une contribution importante à l’apprentissage des élèves lorsque des bénévoles, des mentors, des conférenciers invités ou d’autres personnes participent aux activités de l’école axées sur l’accessibilité ou sont des modèles de sensibilisation à l’accessibilité dans la communauté. Le bon exemple et le mentorat peuvent enrichir non seulement l’expérience d’apprentissage des élèves mais aussi la vie de la communauté. Les écoles devraient veiller à ce que des projets soient réalisés en partenariat dans le contexte d’objectifs d’apprentissage bien définis.

Lorsqu’une leçon doit porter sur le handicap d’une ou un élève, il importe d’en discuter avec l’élève en question et ses parents pour planifier la leçon avec respect et adopter une perspective axée sur les points forts de l’élève.

REMARQUE : Il y a souvent dans la communauté des musiciens ou des groupes ou organismes musicaux qui peuvent être invités à partager leur expérience et leur talent en participant aux activités en classe pour enrichir le programme de musique.

Curriculum

Programme-cadre

Curriculum de l’Ontario (2010) 9e et 10e année : Éducation artistique Musique, 9e année : cours ouvert AMU1O

Attentes et contenus d’apprentissage du programme-cadre

  1. Appliquer le processus de création de musique au travail d’interprétation, d’improvisation et de composition en insistant sur les étapes de l’exploration et de l’expérimentation.
  1. Établir, à partir du continuum historique étudié et de son travail en musique, le rapport entre la fonction de l’art et ses conséquences sociales, personnelles ou culturelles, en considérant l’artiste comme agent de changement.
  2. Établir le lien entre l’acquisition de connaissances, d’habiletés et de compétences en musique, et les possibilités de travail et d’implication personnelle dans le milieu culturel.

CONTEXTE DE L’ENSEIGNEMENT

Objectifs d’apprentissage

L’enseignante ou l’enseignant et les élèves déterminent ensemble des objectifs d’apprentissage liés aux attentes du curriculum et exprimés dans un langage adapté aux élèves. Les objectifs définis en commun sont affichés dans la classe à des fins de référence. Pour en savoir plus à ce sujet,consultez la section Accessibilité +.

Critères de réussite

L’enseignante ou l’enseignant et les élèves déterminent ensemble les critères de réussite de chaque leçon en se fondant sur les attentes du curriculum et sur la capacité des élèves de montrer qu’ils connaissent le contenu de la leçon, qu’ils exercent leur pensée critique, qu’ils établissent des liens et, selon la nature de l’activité, qu’ils ont une expérience ou des connaissances personnelles à ce sujet. Les critères de réussite définis en commun sont affichés dans la classe à des fins de référence. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez la section Accessibilité +.

Différentiation pédagogique

Pour en savoir plus sur la différenciation pédagogique et l’évaluation différenciée, consultez L’apprentissage pour tous – Guide d’évaluation et d’enseignement efficaces pour tous les élèves de la maternelle à la 12e année.

Préparation

L’élève doit être capable de :

  • jouer les cinq premières notes de la gamme majeure sur son instrument (p. ex., do-ré-mi-fa-sol);
  • déterminer les étapes du processus d’analyse critique (p. ex., réaction initiale, description, analyse, interprétation et jugement);
  • décrire les éléments et les principes de la musique (p. ex., éléments : durée, hauteur, intensité et timbre; principes : forme et texture);
  • nommer les différentes périodes de l’histoire de la musique (p. ex., Moyen Âge, Renaissance, Baroque, Classique, Romantique, Contemporaine);
  • définir certains rôles liés à la musique (p. ex., divertissement, outil cérémonial, forme d’expression, transmission de messages).

Terminologie

  • Nomenclature musicale : notes dans la portée en clé de sol et en clé de fa
  • Notes de la gamme majeure : do-ré-mi-fa-sol-la-si-do
  • Éléments : durée, hauteur, intensité et timbre
  • Principes : forme (répétition et contraste, unité et variété) et texture (monophonie ou mélodie, homophonie ou accompagnement, et polyphonie ou mélodie et harmonie)
  • Étapes du processus d’analyse critique
  • Étapes du processus de création
  • L’enseignante ou l’enseignant examine la terminologie employée dans chaque leçon avec les élèves et s’assure que les élèves la comprennent bien afin de pouvoir remplir les objectifs d’apprentissage. Les termes employés dans la leçon et les discussions sont affichés dans la classe à des fins de référence.

Matériel

Pour donner la leçon comme il est indiqué ci-après, vous aurez besoin des éléments suivants :

  • Instrument de musique (ou la voix)
  • Annexes 1 à 8
  • Fiche sur les éléments de la musique
  • Fiche sur les principes de la musique
  • Fiche du processus d’analyse critique
  • Fiche du processus de création
  • Échelle de l’histoire de la musique
  • Enregistrement de la 9e Symphonie de Beethoven
  • Partition musicale du quatrième mouvement intitulé Hymne à la joie
  • Tableau interactif (optionnel)
  • Laboratoire d’informatique
  • Liens Internet et liste de ressources (voir les annexes 9 et 10)

LEÇON

Mise en situation

Activité 1 : Véhiculer un message

Distribuez la fiche Sons et messages de l’annexe 1(a) et demandez è l’élève de trouver des sons qui donnent des messages spécifiques (p. ex., la cloche, le réveille-matin) et de les indiquer sur la feuille.

Écrivez les réponses au tableau à l’aide de l’annexe 1(b).

Demandez à l’élève d’identifier d’autres façons de véhiculer les différents messages sans l’utilisation du son ou de sa voix.

Sensibilisez l’élève aux difficultés que pourraient vivre certaines personnes ayant des problèmes de surdité.

Posez les questions de réflexion suivantes :

  • Comment peut-on véhiculer ces messages sans utiliser des sons ou sa voix?
  • Est-ce que c’est plus difficile ou plus facile de donner un message sans les sons ou la voix? Pourquoi?
  • Quels moyens sont les plus efficaces pour recevoir les messages?
  • Par quels moyens les personnes ayant une déficience auditive peuvent-elles recevoir un message?
  • Peux-tu définir le mot accessibilité? (Réponse : c’est l’ensemble des moyens qui permettent aux individus de réaliser tout leur potentiel.)

Activité 2 : Transmettre un message

Écrivez un message de quelques mots sur une feuille et demandez à une ou un élève de le chuchoter dans l’oreille de l’élève assis à son côté.

Demandez à l’élève numéro 2 de chuchoter le même message à sa voisine ou son voisin, qui poursuit en transmettant le message dans l’oreille de l’élève assis à son côté, et ce, jusqu’à la dernière ou au dernier élève de la classe.

Demandez à la dernière ou au dernier élève de dire à haute voix le message reçu. Posez les questions de réflexion suivantes :

  • Est-ce que le message a été modifié? Pourquoi?
  • Comment peut-on éviter une telle situation?
  • Quelle conclusion peut-on retirer de cette activité?
  • Est-ce qu’entendre aide à mieux comprendre?
  • Est-ce qu’entendre veut dire la même chose qu’écouter?
  • Un obstacle est une situation qui empêche une personne de participer à tous les aspects de la société en raison de son handicap. Comment peut-on remédier aux obstacles que vit la personne ayant des problèmes de surdité?
  • Peux-tu identifier d’autres obstacles que vivent des adolescentes ou des adolescents ayant des handicaps? Comment peut-on contribuer à créer une culture scolaire qui favorise un sentiment d’appartenance chez chaque élève?

Activité 3 : Véhiculer une expression

Demandez à l’élève de faire la distinction entre un message et une expression (p. ex., un message peut être informatif, impersonnel et général, tandis qu’une expression est souvent basée sur une émotion).

Faites un remue-méninge sur les différentes façons de véhiculer une expression (p. ex., l’expression faciale pour exprimer la tristesse, le dessin pour exprimer la confusion, la musique pour exprimer la sérénité, la danse pour exprimer la joie).

Écrivez les réponses au tableau en indiquant les outils nécessaires utilisés pour représenter l’expression (p. ex., la peinture ou les crayons pour le dessin, un instrument de musique ou la voix pour le chant, des mouvements corporels pour la danse).

Animez une discussion collective sur les habiletés nécessaires pour exprimer un sentiment ou une émotion (p. ex., connaître les techniques artistiques liées au dessin, être capable de jouer d’un instrument de musique, articuler des mouvements corporels et rythmiques pour danser) :

  • Comment doit-on manipuler un instrument tel que le pinceau, la guitare ou le piano?
  • Quels handicaps peuvent présenter un obstacle pour faire du dessin, de la musique, du théâtre ou de la danse?
  • Comment peut-on arriver à faire du dessin, à jouer d’un instrument de musique, à faire du théâtre ou à danser, malgré certains handicaps?

Écoutez les réponses et ajoutez des explications supplémentaires en fournissant d’autres exemples afin d’inciter le groupe-classe à réfléchir davantage sur les différents handicaps et sur l’importance d’apprécier chaque personne selon sa valeur intrinsèque.

Demandez à l’élève de nommer des artistes célèbres qui ont un ou des handicaps (p. ex., Martin Deschamps, compositeur et interprète francophone ayant des handicaps physiques; Andrea Bocelli, chanteur célèbre ayant une déficience visuelle).

Discutez des différents handicaps visibles et invisibles (voir les notes de l’annexe 9).

Distribuez la fiche de travail de l’annexe 2 et annoncez à l’élève qu’elle ou il devra faire une recherche dans Internet sur différents artistes célèbres qui ont des handicaps. Organisez une visite à la salle d’informatique pour ce travail, qui se fera en équipes de 2 élèves.

Action

Activité 1 : Processus d’analyse critique de l’Hymne à la joie

Identifiez, en groupe-classe, les différents rôles liés à la musique (p. ex., une forme d’expression pour exprimer sa tristesse ou sa joie, une façon de promouvoir des annonces publicitaires, une tradition).

Demandez à l’élève de donner des exemples de chansons qui passent un message ou qui provoquent une émotion (p. ex., l’hymne national, Un Canadien errant, Grâce du ciel, la marche des cérémonies de remise des diplômes).

Distribuez la fiche du processus d’analyse critique de l’annexe 3 et annoncez à l’élève qu’elle ou il fera une première écoute du quatrième mouvement de la 9e Symphonie de Beethoven.

Expliquez comment cette œuvre en quatre mouvements illustre le passage de l’obscurité à la lumière, de la détresse à l’exaltation, et du désespoir à la joie.

Réaction initiale

Faites une première écoute du quatrième mouvement et demandez aux élèves de réagir de façon spontanée en mentionnant les premières émotions ou impressions qu’ils ont ressenties ou les souvenirs que la musique a éveillés en eux. Il s’agit pour l’élève de dire ce qu’elle ou il ressent en écoutant l’œuvre pour la première fois. Posez les questions suivantes :

  • Quelle est ta première réaction en entendant cette œuvre?
  • Est-ce que tu l’aimes? Est-ce qu’elle t’attire?
  • À quoi te fait-elle penser?
  • Peux-tu rattacher l’œuvre à une expérience déjà vécue? Laquelle?
  • Quelles sont les émotions que tu ressens lorsque tu entends cette œuvre? Invitez l’élève à trouver un titre pour l’œuvre.
Description

Demandez à l’élève de décrire l’œuvre en donnant son titre, son sujet, la date possible de sa création et tout ce qui a retenu son attention dans l’œuvre.

Demandez à l’élève d’énumérer et de décrire ce qui est entendu (p. ex., les éléments, les sons, la forme) dans la production sonore.

Analyse et interprétation

Expliquez comment le quatrième mouvement, connu sous le nom d’Hymne à la joie, démontre le triomphe de l’esprit humain sur l’adversité et est à la fois simple et inoubliable.

Informez l’élève que Beethoven était totalement sourd au moment où il a composé cette symphonie et que, malgré sa souffrance, il est parvenu à composer, à entendre intérieurement l’agencement des sons, et à orchestrer et diriger cette œuvre (voir les notes explicatives à l’annexe 8).

Demandez à l’élève d’analyser la façon dont le compositeur a organisé les éléments clés dans son œuvre en se servant de la répétition et du contraste, de l’unité et de la variété.

Demandez à l’élève de décrire comment les choix du compositeur appuient l’intention de l’œuvre (p. ex., le titre est souvent un bon indice de son intention).

Après l’analyse, demandez à l’élève d’interpréter le message de l’artiste dans cette œuvre.

Demandez à l’élève si le titre appuie le message de l’œuvre (p. ex., racontez comment cette œuvre fut présentée lors du concert célébrant la chute du mur de Berlin, le 31 décembre 1989, marquant ainsi les réjouissances et la fin d’une division politique entre la partie communiste et la partie démocratique de la ville).

Demandez à l’élève si l’analyse, la connaissance de l’artiste, du sujet et de l’époque ont modifié son impression de l’œuvre.

Évaluation

Évaluation au service de l’apprentissage

Observation : Est-ce que l’élève :

  • Est capable d’identifier d’autres façons de véhiculer différents messages sans l’utilisation du son ou de la voix?
  • Est sensible aux difficultés rencontrées par certaines personnes qui ont des handicaps?
  • Peut faire la distinction entre un message et une expression?

Évaluation en tant qu’apprentissage

Observation : Est-ce que l’élève participe de façon active? Est-ce que l’élève est capable :

  • D’exprimer ses émotions face à ce qu’elle ou il écoute?
  • D’analyser la façon dont le compositeur a organisé les éléments clés dans son œuvre en se servant de la répétition et du contraste, de l’unité et de la variété?
  • De décrire comment les choix du compositeur appuient l’intention de l’œuvre?
  • D’interpréter le message de l’artiste dans l’œuvre présentée?
  • De composer une chanson à partir de différentes sources musicales et de l’interpréter sur un instrument tout en y apportant les modifications nécessaires pour l’améliorer?

Consolidation

En utilisant des questions d’approfondissement, essayez de faire ressortir les messages de sensibilisation à l’accessibilité définis pour cette unité :

  • Des élèves ont parfois besoin d’une aide, d’une technologie ou d’un matériel particuliers pour apprendre.
  • Les élèves ont besoin de recevoir de l’information sur divers handicaps et de comprendre qu’il est difficile de vivre avec un handicap. Pour faire cet apprentissage, il leur faut comprendre que chaque personne a des dons particuliers à partager et sa propre contribution à apporter à la société.
  • L’accessibilité, c’est l’ensemble des moyens qui permettent aux individus de réaliser tout leur potentiel.
  • Un obstacle, c’est toute chose qui empêche une personne de participer pleinement à tous les aspects de la société en raison de son handicap.
  • Certains handicaps sont visibles, et d’autres sont invisibles.

Après avoir présenté l’artiste et l’époque de création de l’œuvre, voici quelques questions que vous pourriez poser à l’élève afin qu’il puisse s’exprimer au sujet de la réussite de l’œuvre :

  • Est-ce que cette œuvre te sensibilise à un problème social? Si oui, est-ce qu’elle t’incite à poser des gestes concrets?
  • Qu’apprécies-tu ou qu’admires-tu dans cette œuvre? Est-ce que cela te motive à vouloir faire la même chose?
  • Ton opinion a-t-elle changé depuis ta réaction initiale? Si oui, comment? Pourquoi?
  • Cette œuvre est-elle encore actuelle aujourd’hui? Est-elle encore significative pour nous? Pourquoi?

Activité de consolidation : Processus de création

Annoncez à l’élève qu’elle ou il fera une création musicale dans un contexte de simulation lié à un handicap.

Écrivez les notes au tableau ou projetez la partition sur le tableau interactif (comme exercice de modelage) et,  à partir du thème de l’Hymne à la joie :

Simulation 1

  • Omettez certaines notes de la pièce et demandez à l’élève de jouer ou chanter l’hymne en remplaçant les temps vides avec les notes.
  • Expliquez que la musicienne ou le musicien aveugle doit dépendre de son oreille pour déterminer la précision des notes et les mémoriser.

Simulation 2

  • Jouez les notes sur un clavier en groupes de 2, en diminuant le volume du clavier afin d’éliminer le son.
  • Commentez que la musicienne sourde ou le musicien sourd n’entend pas ce qui est joué et dépend de la pulsation pour jouer les notes de la chanson.

Simulation 3

  • Jouez de la percussion sans battre le tambour avec vos mains.
  • Expliquez que la musicienne ou le musicien, sans ses mains, doit trouver d’autres moyens pour tenir les baguettes et produire des battements sur son instrument.

Démarche

Remettez à l’élève une copie de l’annexe 4, « Le processus de création artistique ». Présentez la proposition de création et précisez que le travail se fera en équipes de 3 ou 4 élèves. Expliquez que la création sonore peut être jouée à partir des instruments de leur choix, y compris la voix.

Choix du sujet et exploration

À partir de la fiche du processus de création, demandez au groupe-classe de former des équipes de 3 à 4 élèves. Présentez la proposition de création : « Réaliser une création musicale qui donne un message d’urgence par rapport à l’accessibilité et qui permet d’afficher son engagement envers son prochain. »

Dirigez la création en invitant les équipes à rechercher de l’information sur les divers handicaps, au moyen d’une recherche informatique et de l’analyse critique de l’activité 1.

Distribuez l’annexe 5 et demandez aux équipes d’évaluer leurs idées et de retenir celles qui répondent le mieux à la proposition de création, ainsi que les plus intéressantes et les plus originales.

Expérimentation

Distribuez la fiche de planification de l’annexe 6 et demandez à chaque équipe de faire ce qui suit :

  • Évaluer ses essais et choisir celui qui répond le mieux à la proposition de création.
  • Déterminer le choix des instruments et à les techniques instrumentales et/ou vocales en vue de la création.
  • Composer une mélodie ou un passage rythmique de 8 mesures.
  • Assigner les différents rôles (la mélodie, l’harmonie et/ou l’accompagnement).
  • Déterminer les moyens utilisés pour interpréter la composition selon les différents handicaps choisis.
  • Vous montrer son plan de travail.
  • Répéter et modifier les différentes parties au besoin.
  • S’assurer qu’elle transmet le message relatif à l’accessibilité :
    • Quel est le message véhiculé?
    • Quels moyens sont utilisés pour interpréter le message?
    • Quels éléments sont utilisés?
    • Quel est le nom de la création?

Production

Mettez à la disposition des équipes les instruments de musique et le matériel nécessaires à la production tout en prévoyant le temps nécessaire pour pratiquer les techniques instrumentales et produire la création sonore.

Circulez parmi les équipes et observez l’efficacité du processus de création artistique.

Invitez les équipes à donner un titre significatif à leur œuvre liée à la proposition de création et à la présenter au groupe-classe.

Enregistrez la création de chaque équipe.

Rétroaction et évaluation

En groupe-classe, écoutez les créations sonores des équipes.

Distribuez l’annexe 7, « Évaluation et objectivation ».

Demandez à l’élève de réfléchir à l’efficacité de sa propre création artistique à l’aide des questions posées.

Donnez de la rétroaction au groupe-classe, en vous fondant sur les points forts des processus de création artistique.

  • Les plus grands obstacles à l’accessibilité sont les attitudes et le manque de sensibilisation . Qu’as-tu appris dans cette activité?
  • Réponses possibles :
    • La culture scolaire doit favoriser un sentiment d’appartenance chez chaque élève.
    • Des élèves peuvent parfois avoir besoin d’une aide, d’une technologie ou d’appareil particulier pour apprendre.
    • Chaque personne apprend différemment des autres, mais tout le monde a droit à une éducation.
    • Lorsque les élèves travaillent ensemble et s’appuient mutuellement, chaque élève peut apprendre.
  • Est-ce que cette activité t’a permis de mieux comprendre que chaque personne a des dons particuliers à partager et sa propre contribution à apporter à la société?

RÉFLEXION DE L’ENSEIGNANTE OU DE L’ENSEIGNANT

Afin de rejoindre autant d’élèves que possible, est-ce que j’ai utilisé des stratégies pédagogiques qui sont adaptées aux élèves et qui incorporent, conformément à des pratiques exemplaires, du matériel et des méthodes accessibles?

Les ressources que j’ai choisies conviennent-elles au niveau de mes élèves et sont-elles diversifiées, de façon à répondre aux besoins de chacune d’elles et chacun d’eux?

Si les ressources que j’ai choisies ont présenté des aspects de certains handicaps, est-ce que la perspective adoptée était axée sur les points forts des personnes ayant ces handicaps?

Est-ce que j’ai eu recours à la différenciation pédagogique et à l’évaluation différenciée pour adapter mon enseignement aux divers styles d’apprentissage de mes élèves?

L’intérêt de l’ensemble de mes élèves s’est-il maintenu à toutes les étapes de la leçon?

Mes processus d’évaluation ont-ils été justes et équitables? Est-ce que j’ai eu recours à des pratiques exemplaires et répondu aux besoins individuels de mes élèves? Est-ce que j’ai accordé des adaptations justes et équitables à mes élèves ayant des besoins d’apprentissage particuliers?

Comment est-ce que je m’assure que la notion d’accessibilité est non seulement discutée en classe, mais aussi intégrée à tous les sujets de conversation qui y sont abordés?

Comment pourrais-je améliorer cette leçon dans l’avenir?

Comment puis-je améliorer mes propres pratiques pédagogiques pour mieux tenir compte des questions concernant la sensibilisation à l’accessibilité?

Comment est-ce que j’aide à promouvoir la sensibilisation à l’accessibilité dans mon école et mon conseil scolaire, et que j’en partage les résultats avec les parents et mes collègues?

Annexes

Annexe 1 (a)

Nom de l’élève : ____________________________________________

Sons et messages

a) Les différents sons b) Les messages véhiculés
Réflexion :
  1. Comment peut-on véhiculer ces messages sans l’utilisation du son?
  2. Est-ce que c’est plus difficile de donner son message sans avoir recours à sa voix?
  3. Quels moyens sont les plus efficaces pour recevoir les messages sans les entendre?

Annexe 1 (b)

Corrigé

Sons et messages

a) Les différents sons b) Les messages véhiculés
La cloche Le début ou la fin du cours
Le klaxon d’une voiture Un avertissement

Un appel au danger

Le ruissellement de l’eau La nature

Le printemps

La vie rurale

Le réveille-matin Le début de la journée
Le cri d’une voix humaine La peur

La surprise

Un appel à l’aide

Une sirène Une urgence

Un appel à l’aide

Un avertissement

Annexe 2

Nom de l’élève : _______________________________________________

Musiciennes et musiciens Célèbres

À partir d’une recherche sur Internet, identifie 5 musiciennes ou musiciens qui sont ou qui furent célèbres malgré leur handicap. Décris brièvement leur handicap et leur succès.






Voici une liste d’exemples:

Musiciennes et musiciens avec des problèmes de surdité
Agathe Backer-Grøndahl Ludwig van Beethoven
William Boyce (compositeur) Gabriel Fauré
Sean Forbes Robert Franz
Beverley O’Sullivan Johnnie Ray
Samuel James Supalla Bedrich Smetana
Mariko Takamura Pete Townshend
Ralph Vaughan Williams Tony Emmanuel
Musiciennes et musiciens avec des problèmes de vision
Chris Anderson (pianiste) Frankie Armstrong
Augustin Barié Nathan Beauregard
The Blind Boys of Alabama Andrea Bocelli
John William Boone Henry Butler
Clarence Carter Ray Charles
Fanny Crosby Tony DeBlois
K. C. Dey Blind Roosevelt Graves
Jeff Healey Charles Hunter (compositeur)
Jean Langlais Dave MacKay (musicien)
André Marchal David Miller (musicien)
Gilbert Montagné Joe Mooney (musicien)
Frankie Paul Jean-Philippe Rykiel
John Stanley (compositeur) Petko Staynov
Tom Sullivan (chanteur) Blind Joe Taggart
Musiciennes et musiciens ayant d’autres handicaps
Martin Deschamps (difformité physique) Michael Jackson (dépression et dépendance)
Tony Melendez (guitariste sans bras) Django Reinhardt (guitariste sans doigts)
ETC.

Annexe 3

Fiche d’analyse et d’appréciation artistique

Nom de l’élève : ____________________________________________

Nom de la chanson ou de la pièce instrumentale : ____________________________________________

Artiste ou interprète : _________________________________________________

Étapes Observations
Réaction initiale :

1) Quelle est ta première impression de l’œuvre?

Description :

2) Quels instruments peux-tu déceler dans la pièce ?

3) Décris l’effet créé par les éléments clés :
a) Durée
b) Hauteur
c) Timbre
d) Intensité

4) Quel élément clé est le plus évident?

Analyse et interprétation :

5) Comment l’artiste parvient-il à obtenir le principe de la forme (répétition et contraste, unité et variété) et de la texture (densité et agencement des divers sons)?

6) Quel est le sujet de la pièce musicale?

7) Selon toi, quel message l’artiste transmet-il dans son œuvre?

Évaluation et jugement :

8) En quoi l’œuvre est-elle réussie quant à l’effet qu’elle crée et au message qu’elle transmet?

Annexe 4

Nom de l’élève : _________________________________________________

Fiche d’analyse et d’appréciation artistique

Étapes Stratégies
Proposition de création

« Réaliser une création musicale qui donne un message d’urgence par rapport à l’accessibilité et qui permet d’afficher son engagement envers son prochain. »

Le travail se fait en groupes de 3 ou 4 élèves

Se documenter

  • Consultez les ressources à votre disposition pour vous informer davantage sur l’accessibilité et les différents handicaps.
  • Notez les idées qui vous inspirent.
  • Évaluez les idées et choisissez les trois idées qui répondent le mieux à la proposition de création, qui sont les plus intéressantes et les plus originales.
Exploration Expérimenter

  • Faites des essais avec l’organisation des éléments clés, l’intégration des principes et l’agencement des notes pour créer un effet qui répond bien à la proposition de création.
  • Explorez différentes techniques vocales et/ou instrumentales et choisissez celles qui conviennent le mieux à la création.
Production Produire et présenter

  • Choisissez les éléments de la composition qui répondent le mieux à la proposition de création.
  • Déterminez les étapes de la production et procurez-vous le matériel nécessaire.
  • Répétez votre création musicale.
  • Apportez les modifications nécessaires.
  • Donnez-lui un titre significatif.
  • Présentez votre travail au groupe-classe.
Rétroaction Se questionner

  • Interrogez-vous sur l’efficacité du processus de création artistique et sur la réussite de votre travail en réponse à la proposition de création.

Annexe 5

Nom de l’élève : _______________________________________________

Évaluation des idées

Proposition de création :

Réaliser une création musicale qui donne un message d’urgence par rapport à l’accessibilité et qui permet d’afficher son engagement envers son prochain.

Idées :

Originalité de l’idée Lien avec la proposition de création Faisabilité de l’idée TOTAL
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.

Choisis les idées qui t’inspirent dans la création de ton œuvre.

Évalue tes idées selon les critères suivants.

  • Originalité : L’idée est-elle différente de ce que l’on a déjà vu?
  • Liens avec la proposition de création : L’idée répond-elle vraiment à la proposition de création?
  • Faisabilité : Le matériel est-il accessible? Le temps alloué est-il suffisant?
    • Si l’idée est peu réalisable selon le critère, accorde 1 point.
    • Si l’idée est réalisable à certaines conditions, accorde 3 points.
    • Si l’idée est réalisable selon le critère, accorde 5 points.

Annexe 6

Nom de l’élève : __________________________________________________

Fiche de planification

Travail de création musicale
Compose une création musicale en utilisant au moins trois des quatre éléments clés suivants :

1) La hauteur :

  • Les notes en clé de sol et/ou en clé de fa
  • Les notes de la gamme majeure
  • La phrase musicale
  • L’ostinato mélodique et/ou rythmique

2) La durée :

  • Les différentes valeurs de temps et de silences des notes
  • La mesure binaire ou ternaire
  • Les signes de reprise
  • L’ostinato rythmique

3) L’intensité :

  • Les nuances : très doux à très fort
  • Les variations : sforzando, crescendo, decrescendo

4) Le timbre :

  • Les voix à l’unisson, à deux voix, à trois voix ou a capella
  • Les familles d’instruments : à vent, à cordes et/ou de percussion
Intègre au moins deux des principes à l’étude :

1) Le contraste (p. ex., doux et fort, lent et vite, couplet-refrain)

2) La répétition (p. ex., l’ostinato mélodique ou rythmique, phrase musicale question-réponse)

3) La variété (p. ex., la voix et l’instrument, registre grave et aigu)

4) L’unité (p. ex., l’enchaînement de la mélodie, la dominance de la tonique)

  • Détermine les différentes parties (mélodie, harmonie et/ou accompagnement) et les moyens qui seront utilisés pour interpréter les sections, en fonction des différents handicaps.
  • Écris une partition avec un minimum de 8 mesures








































Annexe 7

Nom de l’élève : _________________________________________________

Évaluation et objectivation

Évaluation
De quelle façon ta composition musicale répond-elle à la proposition de création? De façon moyennement forte, forte ou très forte? Justifie ta réponse.
Nomme les éléments clés et les principes dans ta composition. Décris l’effet créé.
Est-ce que le message est bien transmis?
Objectivation
Qu’est-ce qui pourrait être ajouté ou modifié pour renforcer l’intention de ton message?
Qu’as-tu appris? Quelle est ta perception face aux personnes ayant un handicap?
Quel objectif te fixes-tu pour ta prochaine production artistique? Comment cette activité a-t-elle changé ton engagement face à ton prochain?

Annexe 8

Notes explicatives sur Beethoven

  1. Aujourd’hui certaines de ses œuvres font partie du patrimoine musical mondial. Sans connaître ou apprécier la musique classique, il est rare qu’un auditeur ne reconnaisse pas les premières notes de la sonate Clair de lune ou de la Lettre à Élise, sans parler de l’Hymne à la joie, chœur célèbre de la 9e Symphonie, qui est devenu l’hymne officiel de l’Union européenne.
  2. Si le compositeur est passionnant, l’homme l’est tout autant : imaginez que Ludwig van Beethoven ressent les premiers symptômes de la surdité avant l’âge de 30 ans.
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Son ouïe ira en se détériorant, malgré des consultations répétées auprès des plus célèbres médecins de Vienne.

Il ne pourra plus jouer de piano en public, lui qui fut connu comme pianiste virtuose et grand improvisateur avant d’être reconnu comme compositeur. Il ne pourra plus diriger d’orchestre, mais, même devenu totalement sourd, il continuera inlassablement de composer et de produire des œuvres magistrales.

Beethoven aimait se promener dans la campagne, manger, boire, rire et faire de la musique. Il aimait la vie. Mais celle-ci ne lui sourit que très peu : maltraité dans son jeune âge par un père alcoolique, chargé de famille à 17 ans, rejeté des femmes qu’il convoitait, frappé du pire des handicaps dont un musicien puisse être affecté, devenu méfiant envers tous, il se fâchera parfois avec ses meilleurs amis avant de se réconcilier avec eux.

En mars 1827, plus de 20 000 personnes assisteront à son enterrement.

De cette existence jalonnée d’intenses plaisirs et de forts désespoirs, Ludwig van Beethoven nous a légué une musique à vivre avec notre cœur et avec notre âme.

Annexe 9

Les différents handicaps

Aperçu des handicaps mentaux

Parce qu’il est à l’origine de nombreuses confusions entre les différents types de déficiences des fonctions supérieures, le terme « handicap mental » est souvent dénoncé par certaines associations. On préfèrera ainsi distinguer :

Les déficiences intellectuelles
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Autrefois appelées « arriération mentale » ou « débilité mentale », ces déficiences peuvent être appréciées par différents tests de quotient Intellectuel (QI). Ainsi, les déficiences intellectuelles se définissent par un QI inférieur à 69. Elles toucheraient selon cette définition 1 à 3 % de la population, avec une plus forte proportion d’hommes. Toutefois, cet outil ne permet pas de distinguer des déficiences plus spécifiques de certaines fonctions cognitives, comme les troubles du langage et certains troubles d’apprentissage (dyslexie, dyscalculie, dyspraxies, etc.).

La déficience mentale peut s’installer d’emblée lors du développement psychique de l’enfant ou apparaître suite à une détérioration secondaire (épilepsie sévère, maladie mentale…). Les causes les plus fréquentes sont la trisomie 21 et le syndrome de l’X fragile.

  • La trisomie 21 est une maladie génétique qui touche une naissance sur 800. Grâce des actions rééducatives spécialisées, l’insertion de ces personnes handicapées dans notre société est aujourd’hui possible, malgré la déficience intellectuelle.
  • Le syndrome de l’X fragile est une maladie génétique qui atteint le chromosome X. Bien que pouvant concerner les deux sexes, ce sont les garçons qui sont les plus touchés tant par le nombre (1 garçon sur 4 000 contre 1 fille sur 8 000) que par l’expression du handicap. Seuls 10 % sont atteints de déficiences intellectuelles sévères (QI<40). Les troubles du langage, l’hyperactivité, l’anxiété sociale et des conduites d’automutilation peuvent apparaître.
Les déficiences psychiques

Ces troubles concernent principalement la vie relationnelle, la communication et le comportement. Autisme, schizophrénie, troubles obsessionnels compulsifs sont autant de troubles à distinguer des déficiences intellectuelles, tant pour rendre compte adéquatement du vécu des personnes que pour définir les soins et l’accompagnement spécifique dont elles doivent bénéficier. Mais les structures d’accueil restent insuffisamment nombreuses.

Aperçu des handicaps physiques

En fonction des capacités atteintes, on a l’habitude de distinguer trois grands types de handicaps physiques :

Les déficiences motrices (ou handicaps moteurs)

Selon les chiffres du ministère de la Santé, 1,5 % de la population adulte est atteinte de troubles moteurs isolés.

Si l’on considère les troubles moteurs associés à d’autres déficiences, cette estimation atteint 4 %. Mais les déficiences motrices, qui sont pourtant l’image même de ce qu’on appelle « handicap », recouvrent en fait différentes réalités.

  • Les lésions de la moelle épinière provoquent, en fonction de leur localisation, une paralysie des membres inférieurs (paraplégie) ou des quatre membres (tétraplégie). Principalement dus à des accidents de la route, du sport ou du travail, ces handicaps touchent près de 30 000 personnes en France.
  • L’infirmité motrice cérébrale résulte de lésions cérébrales intervenant avant ou autour de la naissance (le plus souvent un accident vasculaire cérébral). Ces handicaps touchent 3 enfants sur 5 000 naissances. L’atteinte motrice peut revêtir différents degrés de sévérité : de la tétraplégie à une marche difficile. Enfin, ce handicap moteur est rarement isolé, et les troubles associés peuvent gêner les acquisitions scolaires.
  • Les myopathies recouvrent différentes maladies neuromusculaires d’origine génétique : la myopathie de Duchenne, qui touche essentiellement les garçons (1 sur 3 500), la dystrophie myotonique de Steinert (5 personnes sur 100 000 autour de 25 ans) et de très nombreuses pathologies rares. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’Association française contre les myopathies.
Les handicaps sensoriels

Ces handicaps sont également très fréquents. Près d’un million et demi de personnes sont malvoyantes (dont 77 000 sont aveugles). Par ailleurs, les déficiences auditives moins visibles sont néanmoins très handicapantes. Trois millions et demi de personnes seraient ainsi malentendantes.

Les déficiences viscérales et générales

Longtemps méconnues en tant que handicap, les conséquences d’un cancer ou d’une insuffisance cardiaque ou respiratoire (mucoviscidose) représentent également de graves déficiences. Notons également le cas des épilepsies sévères (syndromes de West, de Lennox-Gastaut, de Landau-Kleffner…) qui peuvent induire des retards mentaux ou une perte du langage.

Plus rarement qualifié comme tel, certains retiendront un handicap esthétique. En effet, les séquelles esthétiques d’un accident ou d’une affection délabrante ne sont pas sans conséquences dramatiques pour la vie sociale et l’insertion professionnelle.

Annexe 10

Liens et ressources

Il y a des enfants et des adolescents qui vivent « autrement ». Ils bougent « autrement », ils sentent « autrement », ils pensent « autrement ». On les appelle des « handicapés ».

Comprendre et accepter un handicap est difficile pour les enfants et les adolescents. Comment y font-ils face? L’analyse de cinq documents permettra en partie d’y répondre.

1) Résumé des ouvrages de référence
Vivre avec un handicap

L’auteur de Vivre avec un handicap est le docteur Catherine Dolto qui, avec son éditeur, a créé une collection sur la santé des plus petits. Cet album est destiné aux enfants à partir de quatre ans. Catherine Dolto donne aux tout petits des notions pour comprendre, vivre et accepter le handicap, faire en sorte que la vie soit plus facile pour l’enfant handicapé et sa famille. Marie ne voit pas, Julien n’entend pas, Violette sera toujours petite, Claire ne peut pas marcher, Théophile vit un peu sur une autre planète.

Leur différence est douloureuse, pour la famille comme pour ces enfants qui ont des chagrins et des envies comme chaque enfant.

Dans les yeux de Léna

Dans les yeux de Léna est un conte destiné aux enfants de huit ans et plus. C’est un témoignage imaginaire (sous la plume de la conteuse) de l’amour, touchant et poétique, d’un proche d’une enfant atteinte du syndrome de Rett, maladie rare d’origine génétique qui entraîne un grave désordre neurologique avec un handicap mental et une infirmité motrice.

C’est un témoignage d’une grande sensibilité sur l’évolution de la maladie de Léna, qui touche une fille sur 10 000 qui naissent. Léna bouge comme un papillon, elle vit, elle sent tout, elle entend tout, elle reçoit beaucoup d’amour même si son corps s’endurcit, même si elle se fragilise. Ce texte touche au plus profond la maladie dont elle est atteinte.

Qu’est-ce qu’il a?

Qu’est-ce qu’il a? est un documentaire destiné aux 9-13 ans : il s’agit de « sensibiliser les enfants aux problèmes de société, de leur faire comprendre qu’ils ont un rôle à jouer et de les aider à former leur propre jugement ».

À partir d’un texte sur l’histoire de Raphaël qui a du mal à se déplacer, on propose des réponses aux questions que l’on peut se poser sur la définition du handicap, comment le soigner, l’autonomie avec un handicap, l’intégration scolaire, l’emploi, l’épanouissement, le rejet, la solidarité, la différence, le dépassement.

Une corres’ pas possible!

Une corres’ pas possible! est un roman destiné aux adolescents à partir de douze ans. Pierre est en troisième et tient un carnet de bord. Il reçoit une correspondante anglaise, mais quelle surprise quand il la voit pour la première fois : des « BÉQUILLES »! Elle s’appelle Kate, elle a aussi un fauteuil roulant et elle est fatigante à pousser. Elle se heurte à l’incompréhension de la famille de Pierre.

Son père parle de Kate comme si elle était sourde ou débile profonde et en plus elle est moche, elle souffre des moqueries des autres.

Kate va bouleverser le train-train quotidien : elle est étonnante, et Pierre finira par s’attacher à elle.

En roues libres

En roues libres est un roman destiné aux adolescents à partir de treize ans. À onze ans, Ethan s’est retrouvé paralysé suite à une mauvaise chute à la piscine. Il va se trouver en rééducation en proie à une forte douleur et va devoir apprivoiser son fauteuil roulant, avec l’aide de son ami Buster. Arrivé à l’âge de 17 ans, avec l’aide de ses parents et des personnes qu’il va rencontrer, Ethan réussit à surmonter ses difficultés avec humour et recul : il ose reprendre la natation malgré son handicap et sa peur, il découvre la plongée sous-marine, voyage en Israël et tombe amoureux d’Elsa.

Six ans s’écoulent, il a appris à avancer, en “roues libres”.

2) Les thèmes
Reconnaître un handicap

L’album de Catherine Dolto sensibilise les plus petits à ces enfants particuliers dont on dit qu’ils ont un handicap. Elle prend l’exemple de plusieurs enfants et explique leur souffrance en la nommant. Marie ne voit pas, elle est aveugle; Julien n’entend pas, il est sourd, c’est difficile; Théophile vit sur une autre planète, on dit qu’il est autiste.

Le documentaire pour les jeunes adolescents donne des pistes pour comprendre le handicap. On y trouve une définition et des réponses aux questions qui amènent à comprendre le handicap. Une personne est handicapée « lorsqu’elle est désavantagée par rapport aux autres à la suite d’une maladie, d’un accident ou d’un problème de santé, physique ou psychologique ». Le handicap est sensoriel si l’un des sens est touché, moteur s’il est difficile de se déplacer, mental si la capacité d’apprentissage est touchée.

Vivre avec un handicap

Vivre avec un handicap est un combat de tous les jours, car il faut supporter ses appréhensions et ses douleurs. Mais avant tout, vivre avec un handicap, c’est changer sa façon de vivre et de ressentir. Un aveugle développe ses autres sens et peut lire en braille et se déplacer facilement dans la maison grâce à son ouïe. Une solution est d’adapter la société aux enfants « empêchés », de rendre les bâtiments accessibles aux fauteuils roulants, de développer des moyens de communication pour les personnes sourdes ou aveugles. Mais aussi de leur faciliter la vie de tous les jours, de les aider à trouver une autonomie, à s’intégrer à l’école, à trouver un emploi, à s’épanouir, à ne pas être rejetés.

Malheureusement certains handicaps sont très difficiles à vivre et sont incompréhensibles : Théophile est autiste, il parle de façon étrange, on aimerait mieux le comprendre et pouvoir l’aider; Paul a une maladie orpheline que l’on ne connaît pas; Léna vit dans son monde.

Accepter la différence

Avoir un handicap c’est avoir une différence : il faut accepter sa particularité, même si on a les mêmes besoins et les mêmes envies que les autres enfants. On est soumis au regard des autres qui parfois se moquent ou ne comprennent pas. Kate n’a apparemment rien pour elle, elle est dans un fauteuil roulant qui fatigue celui qui la pousse, elle est grosse, elle a des airs bêtes et se heurte à l’incompréhension des autres. Mais elle cache une grande originalité et de grandes qualités; elle parle bien le français et est loin d’être aussi bête qu’elle en a l’air; finalement, elle n’est pas si mal et attachante.

La différence se place à différents niveaux : par rapport aux autres enfants ou adolescents (« Mais pourquoi est-il avec nous? »), mais aussi entre les enfants ou adolescents qui souffrent d’un handicap. Certains refusent de côtoyer d’autres qui ont le même handicap afin de ne pas rester centrés sur leurs problèmes. D’autres préfèrent rester entre eux et se forger une culture commune. Pour conclure : « Les différences existent, mais si on les accepte et qu’on s’y adapte, elles ne sont plus un obstacle à la vie en société, mais au contraire une richesse. »

L’importance de l’entourage

Pour quelqu’un présentant un handicap, l’entourage est essentiel : il apporte l’amour, il soutient, il apporte du courage pour affronter le handicap, qu’il s’agisse de la famille, des amis ou des soignants. Pour les parents, c’est souvent difficile d’accepter que leur enfant a un handicap, mais ils aiment souvent énormément leur enfant : l’album Dans les yeux de Léna est un véritable hymne d’amour d’un père envers son enfant. Les amis aussi, c’est important, car ils aident à surmonter le handicap : Ethan réussira à surmonter ses difficultés et à aller de l’avant grâce au soutien et à l’amour de son ami Buster. Enfin, l’équipe soignante est indispensable : les enfants ont besoin d’être écoutés, soignés, aidés. Dans le roman En roues libres, c’est Yasmine, une infirmière, qui va réapprendre à Ethan à nager.

Dépasser le handicap

Certes, quand un enfant a un handicap, c’est dur, mais il existe des moyens et du courage pour les surmonter, trouver des biais. Julien est sourd : pour communiquer, il apprend le langage des signes et à lire sur les lèvres; il pourra peut-être même parler. Violette, malgré sa petite taille, a des astuces pour être aussi habile que les autres. Claire ne peut pas marcher mais peut voyager dans sa tête. Une fois le handicap accepté, il est possible de le surmonter : quelqu’un ayant un handicap moteur peut très bien être champion de sport adapté, et une personne ayant un handicap sensoriel peut pallier la perte d’un sens en en développant d’autres. Ethan, par exemple, surmontera ses peurs avec l’aide de son entourage et relèvera de grands défis.

3) Confrontation de ces ouvrages
L’illustration et les textes

Le rapport texte/image évolue en fonction de la tranche d’âge à laquelle s’adressent ces livres.

Vivre avec un handicap possède peu de pages, sur chaque double-page on trouve le texte à gauche en gros caractères et, à droite, des illustrations rigolotes et colorées; les personnages sont souriants.

L’illustration de Dans les yeux de Léna occupe toutes les pages. Il s’agit de dessins brossés presque grossièrement, mais qui possèdent une grande finesse. Léna ressemble à une fée. Les textes sont peu volumineux mais d’une grande tonalité poétique.

Avec Qu’est-ce qu’il a?, l’âge du destinataire du documentaire augmente; il y a moins d’illustrations et plus de texte, même s’il est assez aéré.

Les deux romans ne possèdent comme illustration que la couverture. Ils ont tous les deux à peu près cent pages en plein texte, même si la police de caractère est assez grande et les pages relativement aérées.

Le discours

Pour les plus petits, les phrases et les mots sont simples et le ton est didactique. Il s’agit de faire comprendre aux tout petits ce que vivent d’autres enfants et leur « différence » : il faut les comprendre et les aimer.

L’album Dans les yeux de Léna est touchant, les textes poétiques, parfois incompréhensibles, comme sa maladie. C’est un témoignage de colère et d’amour, une tentative de percer Léna et de comprendre sa maladie.

La tonalité est tout autre dans le documentaire Qu’est-ce qu’il a? : il s’agit de faire comprendre et de faire réfléchir. Les responsabiliser et les familiariser au handicap sans donner de préjugés mais surtout de permettre un certain recul et une connaissance du handicap, question qui concerne tous.

Une Corres’ pas possible et En roues libres sont des narrations; la question du handicap est insérée dans l’histoire, et on suit l’histoire et l’évolution d’adolescents ayant un handicap.

Évolution du rapport au handicap selon les âges

Chez les plus petits, il s’agit de sensibiliser et de faire comprendre avec des mots simples : les autres enfants sont astucieux, un handicap n’est pas une fatalité et peut être contourné. Finalement ces enfants sont comme les autres, ils ont besoin de plus d’amour, c’est tout. Malheureusement tous les handicaps ne permettent pas de mener une vie acceptable, et les enfants y sont aussi sensibilisés très tôt : un autiste vit très difficilement, Léna, atteinte du syndrome de Rett aussi. Tout ce qu’ils puissent faire est de recevoir le plus d’amour de leurs proches.

Chez les adolescents ce rapport change : il n’est plus seulement émotionnel, on essaie aussi de faire comprendre et provoquer une empathie envers ce que vivent les autres adolescents en proie à un handicap. On se pose des questions, le rapport est plus rationnel qu’intuitif.

Pour les adolescents handicapés, le rapport à leur handicap change. Soit ils gardent leur différence comme Kate, soit ils se retrouvent finalement intégrés aux autres et vivent le plus normalement possible : ils ne sont plus « l’autre » et feront des efforts pour s’intégrer le plus possible. Mais aussi pour se dépasser et avoir une victoire sur ce qui les a fait souffrir : Ethan surmontera ses peurs et arrivera à accomplir de grandes choses.

Bibliographie

DOLTO, Catherine. Vivre avec un handicap. FAUNE-POIREE, Colline, MANSOT, Frédérick ill. Paris : Gallimard Jeunesse/Giboulées, DL 2008. (Mine de rien, 57). ISBN 9782070615575

GALLIEZ, Roxane Marie. Dans les yeux de Léna. BRAX, Justine ill. Rouen : Gecko Éditions, DL 2005. ISBN 2-9520383-4-1

RUBIO, Vanessa. Qu’est-ce qu’il a? : Le handicap. FAVARO, Patrice, FORTIER, Natali ill. Paris : Éditions Autrement, DL 2002. (Junior, 10). ISBN 2-7467-0269-X

VENDAMME, Patrick. Une corres’ pas possible! Paris : Syros, 1999. (Les uns les autres). ISBN 2-84146-755-4

BAFFERT, Sigrid. En roues libres. Paris : Syros, 1999. (Les uns les autres). ISBN 2-84146-680-9

Les différences, mais quelles différences?

Les êtres humains ont tous la même origine. Mais pourtant les médias, la société véhiculent des idées contraires. La crise des banlieues en novembre 2005 en est la preuve. Alors comment faire pour que nos enfants n’aient pas cette façon de penser, ce rejet de la différence, ou la certitude qu’il existe des personnes inférieures et supérieures? En leur montrant qu’il y a des différences mais que cela fait la richesse du monde et de nos relations avec les autres. Nous allons, en partie, trouver une réponse à cette importante question dans la littérature jeunesse.

Demandons-nous d’abord quelles sont les techniques utilisées pour la sensibilisation, puis à quoi il peut servir de montrer la diversité du monde humain.

1) Les principales techniques utilisées pour sensibiliser

La sensibilisation la plus couramment utilisée est la fiction, où l’auteur(e) peut user à volonté de son imagination pour faire passer des messages. Le plus souvent, les personnages principaux sont des enfants pour que les lecteurs se sentent plus concernés.

Vive la France

Dans Vive la France, Lucien est raciste. Le problème est que dans sa bande tous ses copains sont d’origines différentes, ils « ne sont pas pareils que lui ». C’est l’arrivée d’une fille arabe qui démarre l’histoire. Lucien ne l’accepte pas dans sa bande en expliquant ses raisons à ses copains. Ceux-ci lui rétorquent qu’eux non plus n’ont pas des origines complètement françaises. Lucien finit donc par rejeter tout le monde, même les filles, les gros, les « dégonflés ». L’histoire finit bien, car il se retrouve seul et cela montre que sa façon de penser n’est pas un exemple. Mais d’un autre côté l’histoire finit mal, car le garçon n’a pas changé d’avis, il n’a pas compris son erreur. Dans ce livre aucun adulte n’intervient, les enfants font leur monde dans la cour de l’école. Les illustrations sont très importantes : Lucien est le seul qui ne sourit pas, les autres ont un visage rayonnant de bonheur. Le drapeau de la France est porté par tous excepté par Lucien.

Mon papa a peur des étrangers
Mon papa a peur des étrangers est la seconde fiction qui parle des différences, mais l’originalité est que, comme le dit le titre, c’est un adulte qui est raciste. C’est sa petite fille, amie avec une camarade de couleur noire, qui va lui enlever cette peur. Sur la couverture on voit le papa blanc et le papa noir qui ont les mêmes vêtements, le même panier, le même journal et deux petites filles adorables. Le rôle de la petite fille est primordial, car elle pousse son papa à aller de l’avant, à faire face à ses peurs stupides.
Vivre ensemble c’est quoi?

Une autre technique est la sensibilisation avec des questions posées à l’enfant. C’est ce qui est proposé dans Vivre ensemble c’est quoi? La partie qui concerne le plus le sujet de cette thématique est celle qui traite de l’égalité, où la grande question est « Sommes-nous tous égaux? ». Les réponses des enfants aident à réfléchir et à analyser cette question, car il y a ensemble des réponses qui ne vont parfois pas l’une sans l’autre. C’est une manière originale de philosopher. L’enfant va s’interroger sur l’intelligence, la richesse, l’entraide, le partage. L’auteure fait la différence entre la réalité et la théorie.

Dans Des mots dans les yeux : oui à la différence

Des photos peuvent accompagner une réflexion. Dans Des mots dans les yeux : oui à la différence, dix photos font réagir des enfants de 7 à 10 ans. Tous ces commentaires nous apprennent à regarder différemment le monde humain.

Si le monde était un village de 100 personnes
Une manière, peut-être un peu dure, est de décrire la réalité. Avec Si le monde était un village de 100 personnes, les grandes disparités sont plus faciles à aborder et à comprendre par un enfant. Il apprendra des vérités qui sont difficiles à croire, mais qui pourtant décrivent bien le monde d’aujourd’hui. En rapetissant le monde à 100 personnes, l’enfant devrait mieux comprendre tous ces chiffres. Rien qu’avec cela, ce livre dénonce beaucoup de problèmes et montre qu’il y a peu de solidarité entre et dans les pays.
Liste générale de tous les enfants du monde entier

L’énumération fait également partie des techniques utilisées dans la littérature jeunesse. C’est ce que nous propose PEF dans Liste générale de tous les enfants du monde entier. Une page est consacrée à un enfant, et on y apprend un élément sur sa vie. La grande majorité sont des enfants qui habitent en France, ce qui montre qu’il y a déjà de grandes disparités entre les enfants d’un même pays : les gâtés, les pauvres, les malades, les maltraités. Seulement quelques-uns seront des orphelins de guerre ou seront voués à un mariage forcé.

Sous le même ciel

Le même procédé revient dans Sous le même ciel, où une double page correspond à une tranche de vie d’un enfant originaire d’un pays à chaque fois différent. Le point de comparaison est l’école. À certaines pages on ne se rend pas compte du changement de pays, car les illustrations se ressemblent. Par exemple pour Londres, Amsterdam ou Paris, c’est le texte qui montre les différences. Ensuite on sent que l’on s’éloigne de l’Europe, car il y a de grandes disparités.

Vivre ensemble : les différences

Le dernier livre mélange la fiction et la philosophie. Trois histoires et trois réflexions sont proposées dans Vivre ensemble : les différences. Le fait de poser une question permet une grande participation de l’enfant, qui se sent plus concerné. Juliette et son handicap font réfléchir sur « Sommes-nous vraiment si différents? ». L’histoire et le document répondent à la question avec des exemples, pour que les enfants comprennent bien le raisonnement de l’auteur. Il y a ensuite une mise en situation, avec six choix de réactions et les conséquences sur autrui de celle qui est choisie. L’enfant va apprendre à mieux se comporter et à ne pas blesser moralement les autres. La nouveauté dans ce livre est le test et les choix; d’ailleurs, aucun choix n’est le mauvais. À l’enfant de prendre sa décision, mais on lui fait comprendre qu’elle sera importante et pourra avoir des effets négatifs ou positifs.

2) Pourquoi montrer la diversité du monde humain ?

Ces livres délivrent beaucoup de messages qui, il faut l’espérer, seront compris et entendus par les jeunes lecteurs.

Dans Vive la France, l’idée est que si l’on rejette des personnes pour leurs origines, on sera rejeté à son tour. L’idéal pour Lucien serait d’avoir pour amis des clones : « Vous n’êtes pas moi », crie-t-il après avoir perdu tous ses amis; « Lucien resta seul avec l’unique enfant pareil que lui : lui ». Je pense que peu d’enfants voudraient être à la place de Lucien et donc qu’ils ne reproduiront pas son attitude stupide.

La réalité qui est décrite dans Si le monde était un village de 100 personnes permet de dénoncer beaucoup de dysfonctionnements mais, surtout, de montrer qu’il faut vivre tous ensemble en partageant, en s’aimant. « Accepter les autres tels qu’ils sont » : il y a un réel besoin de faire comprendre cela à nos enfants, car les générations précédentes n’ont pas été éduquées avec cette idée – donc, c’est à eux de faire évoluer la société dans le bon sens. Ce livre était au départ un courriel qui a fait le tour du monde.

Une situation que l’on retrouve souvent de nos jours dans notre société est que ce sont les adultes qui ont peur des étrangers; par contre, leurs enfants ont de plus en plus des camarades de diverses origines, donc ils ne comprennent pas le rejet de leurs parents. Mon papa a peur des étrangers illustre cette situation, à part que la solution finale est un peu trop facile et rapide. L’idée de cette fiction, c’est d’expliquer que les personnages vivent dans le même monde, ont des pratiques semblables : c’est seulement la couleur de leur peau qui empêche l’un d’aller vers l’autre.

Avec Des mots dans les yeux : oui à la différence, les photos et les commentaires sont destinés à faire réfléchir l’enfant et à l’aider à porter un autre regard sur les personnes en marge de la société qu’il croisera à l’avenir. Cet album apporte une grande idée : c’est qu’il existe beaucoup de différences entre chaque personne du monde, qu’il ne faut pas en avoir peur et aller de l’avant pour connaître vraiment nos voisins et les aider si nécessaire. Grâce à ces photos, l’enfant verra peut-être le monde humain d’un autre œil, car les commentaires lui auront appris à regarder.

Les enfants ont peut-être des difficultés à croire que, de par le monde, d’autres enfants ont des vies différentes des leurs. Pour faire valoir cette idée, La liste générale des enfants du monde entier sera la bienvenue. Il faudra surtout en retenir que, quels que soient notre pays, notre situation et la couleur de notre peau, les différences fondent la personnalité de chacun et qu’il est important de ne pas vouloir être entouré de clones.

Conclusion

A travers cet éventail de livres, nous avons pu constater que le thème de la différence est bien présent dans la littérature jeunesse. Les auteurs utilisent autant l’imaginaire que la réalité. Les illustrations sont primordiales et permettent à l’enfant d’ouvrir encore plus son esprit à la compréhension des multiples messages que font passer auteurs et illustrateurs. Malgré tout, la présence des parents pour expliquer certains faits abordés dans ces livres est nécessaire.

Chacun a une responsabilité dans la société et nos enfants marqueront peut-être leur génération par leur solidarité. Il est donc important de les sensibiliser le plus tôt possible.

Bibliographie

LENAIN, Thierry, DURAND, Delphine. Vive la France. Paris : Nathan, 1999 : 29 p. ISBN : 2-09-282455-4

SCHAMI, Rafik. KONNECKE, Ole. Mon papa a peur des étrangers. Genève : La Joie de lire, 2004 : N.P. ISBN : 2-88258-277-3

BRENIFIER, Oscar. Vivre ensemble c’est quoi? Paris : Nathan, 2005 : N.P. ISBN : 2-09-250613-7

JACQUARD, Albert. Des mots dans les yeux : oui à la différence. PEMF, 2004 : 41 p. ISBN : 2-84526-293-0

KAYOKO, Ikeda sous la dir. de, LUMMIS, Douglas C. sous la dir. de. Si le monde était un village de 100 personnes. Arles : Édition Philippe Picquier, 2002 : N.P. ISBN : 2-87730-620-8

PEF. Liste générale de tous les enfants du monde entier. Rue du Monde, 2003 : 161 p. ISBN : 2-912084-83-0

MAROT, Geneviève, HUBER, Danièle. Sous le même ciel. Les Portes du Monde, 2002 : N.P. ISBN : 2-84746-021-7

Vivre ensemble : Les différences. Paris : Bayard Jeunesse, 2000 : 53 p. ISBN : 2-227-74004-3